L’édito de Maxime MORIN – Janvier 2025

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Comment débuter cette année 2025 en mettant à distance les multiples motifs d’inquiétude que l’actualité déverse ces dernières semaines ? La persistance de la guerre en Europe, le conflit au Proche-Orient et sa résonance dans le débat public en France, l’arrivée d’un pouvoir personnel et autocratique décomplexé aux Etats-Unis saturent les débats.

L’agressivité du discours du président investi et de son camp vis-à-vis de la terre entière s’incarne aussi dans le déni du changement climatique pourtant scientifiquement établi et de ses facteurs humains. Au regard de son premier mandat, il rompt également de façon spectaculaire avec l’idée d’une communauté unie des démocraties et d’un lien particulier avec l’Europe. Il n’y a plus de notion d’«Occidentaux», au sens construit à la sortie de la seconde guerre mondiale et renforcé par la guerre froide, mais une division avec des pouvoirs aux tendances autoritaires qui cherchent à flatter la puissance américaine tout en menaçant les valeurs démocratiques et sociales de l’Union européenne, défiée comme jamais.

Un département français a connu la pire catastrophe naturelle de ces dernières décennies. Elle illustre la vulnérabilité d’un territoire miné par la pauvreté et l’extrême fragilité des infrastructures publiques. La mobilisation qui s’est ensuivie pour éviter une crise sanitaire est à saluer. La phase de reconstruction qui se profile devra s’attaquer aux causes profondes des faiblesses du département. En métropole, l’année a débuté par une tension hivernale aigüe pourtant générée par des épisodes épidémiques prévisibles car réguliers : notre système de santé, et particulièrement ceux qui le pilotent au niveau national, semble incapable d’anticiper et de sortir de la succession d’épisodes de crise qui minent les professionnels et la confiance des citoyens.

Au bout de quelques semaines, le nouveau gouvernement n’a pas constitué de majorité. Il a évité une censure immédiate en concédant la réouverture du dossier des retraites conclu de la pire des façons par la majorité précédente en 2023. Il ouvre une fenêtre pour corriger les vices profonds de cette réforme, à commencer par la mesure d’âge dont le SYNCASS-CFDT et la fédération santé sociaux avaient souligné le caractère délétère dans notre secteur professionnel spécifiquement. La remise à plat de la prise en compte de la pénibilité des métiers de la santé au sens large et la survie de la CNRACL seront deux points particulièrement sensibles du chantier ouvert. La main redonnée à la démocratie sociale est une opportunité à saisir, avec l’espoir qu’elle contribue à extirper le pays de la calamiteuse séance ouverte par la dissolution de juin dernier.

Pour le SYNCASS-CFDT comme pour sa fédération, 2025 est une année de congrès. Ce rendez-vous est un point d’orgue pour faire vivre la démocratie interne et solliciter l’implication de chaque adhérent dans le syndicat. Nous aurons à tirer le bilan de la période écoulée et à arrêter les orientations du nouveau mandat. Les éléments de contexte qui viennent d’être rappelés renforcent notre détermination à construire des perspectives positives pour nos secteurs professionnels, pour les conditions d’exercice sur le terrain et les droits et garanties de chacun.
En conséquence, le premier vœu du SYNCASS-CFDT est que la préparation de cet événement permette l’expression de tous les adhérents et un débat le plus dense et le plus ouvert sur les sujets qui nous agitent et les revendications que nous portons. La force du collectif se nourrira de votre participation que nous allons susciter en région et dans notre communication avec les adhérents.

Au nom du conseil syndical, je vous adresse mes vœux les plus chaleureux pour vous et vos proches.