L'actualité des pharmaciens salariés

La lettre du SYNCASS-CFDT – N° 187 | L’actualité des pharmaciens salariés – juillet / août 2024

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L’actualité des pharmaciens salariés – juillet / août 2024 :

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EDITO : Les négociations salariales en Pharmacie d’Officine ont une fois de plus tourné cour

Cela fait maintenant des années que l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine dite USPO, seconde chambre patronale en nombre d’adhérents adopte systématiquement la même stratégie lorsque nous abordons, en séance, le thème des salaires dans la branche.

Il n’y a pas une seule commission plénière au cours de laquelle nous ne nous sommes pas entendus dire : « Nous avons été mandatés par notre conseil d’administration pour négocier la valeur du point mais nous ne pourrons signer seuls un accord de branche. Soit la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) appose sa signature avec nous sur l’accord, soit nous ne signons pas ».

Cette position s’est à nouveau confirmée lors de nos deux dernières commissions nationales paritaires plénières. En effet, dès que la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France dite FSPF a annoncé à nouveau ne pas avoir obtenu de mandat pour négocier les salaires, l’USPO a immédiatement décrété que ceci était regrettable car, elle, avait un mandat en bonne et due forme mais ne pouvait rien faire seule.

De telles annonces n’ont fait que décupler le mécontentement des organisations de salariés, ces derniers ayant toujours le sentiment d’être pris en otages dès lors qu’il y a des négociations avec l’assurance maladie – ce qui est inacceptable.

Lors de la dernière séance, la FSPF a pu expliquer que le vote avait été très serré au sein de son propre conseil d’administration mais que ceci s’explique du fait qu’il y siège à la fois des représentants de très grosses officines qui s’en sortent très bien financièrement mais qu’il y a également à leurs côtés de toutes petites pharmacies qui ont du mal à survivre, ajoutant d’ailleurs qu’il y a eu encore de nombreuses fermetures de pharmacies. Cet écart de situations, explique, selon elle, la position de ses mandants mais celle-ci ne désespère pas toutefois d’obtenir enfin un mandat pour le mois de septembre – reconnaissant qu’une telle situation ne peut perdurer pour les salariés.

L’USPO pour sa part, a fait son annonce habituelle mais pour la première fois, les organisations de salariés appuyées par le représentant du Ministère ont insisté pour connaître, le montant de la revalorisation que la chambre patronale aurait concédée, si négociation il y avait eu. Chiffre qu’au final, elle ne communiquait jamais.

Et là, quelle ne fut notre surprise d’entendre «nous aurions pu aller jusqu’à 0,5%».

Les organisations de salariés sont demeurées perplexes. Comment après autant de mois d’attente au vu des nouvelles missions confiées aux salariés, de leur charge de travail et surtout de l’inflation qu’ils subissent de plein fouet, peut-on leur proposer une hausse de la valeur du point aussi faible.

Il est clair que nous sommes bien éloignés de nos revendications salariales respectives mais nous nous interrogeons tous.

Ne s’agit-il pas, ici, d’une simple stratégie des représentants de l’ USPO qui dans leur grande générosité annoncent toujours que ceux-ci auraient pu signer un accord si la FSPF avait obtenu un mandat. Car en adoptant une telle attitude, ces derniers ne passent jamais pour les « durs »qui bloquent la branche de la Pharmacie d’Officine dans la presse professionnelle et sans doute, cela leur permet-il de faire des adhésions .alors qu’en fait leurs projets d’évolution de la valeur du point sont infimes.

Comment les deux chambres patronales espèrent-elles rendre a branche plus attractive et attirer les jeunes dans cette voie en adoptant systématiquement de telles positions?

Nous sommes bien loin de la proposition CFDT SANTÉ-SOCIAUX de revalorisation à hauteur de 10% minimum pour que les salariés placés dans les premiers coefficients de la grille aient un salaire décent, de la suppression de l’échelle de raccordement pourtant tellement désuète et surtout pour nos pharmaciens adjoints d’un premier coefficient placé au niveau du plafond de la sécurité sociale comme ces syndicats s’y étaient engagés en 2008.


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